Mais les femmes de mon département à l’Eglise qualifient mon activité de serveuse d’alcool comme un déshonneur à notre Dieu, et me conseillent de la laisser au risque de ne plus faire partie dudit département. Dois-je de nouveau embrasser le chômage en espérant que Dieu me donne mieux ? Je suis troublée. S’il vous plait Pasteur, aidez-moi à prendre une décision qui ne me mette pas en mal avec le Seigneur.
LE REGARD DU PASTEUR KAMAGATE
Tout d’abord, le fait que vos parents vous suivent à l’église à cause de votre argent n’est pas un exemple d’évangélisation ; car il est évident que leur foi sera périmée dès que vous serez renvoyée de votre boulot. L’évangélisation doit être basée sur la parole immuable deDieu et non sur les artifices matériels.
Ceci dit, une chrétienne serveuse d’alcool dans un bar ! Avouons que cela sonne un peu mal. Et c’est peut-être la raison pour laquelle les femmes du département de votre église vous déconseillent cet univers.
Parce que ma chère Nicole, ce métier a ses critères : pour les filles célibataires comme vous, il faut être belle, attirante, s’habiller sexy, et toujours aimable avec les clients quelque soient leur comportement ; et Dieu seul sait combien d’entre eux ont des attitudes indécentes envers la femme. J’imagine d’ailleurs votre embarras quand vous parlez de ‘’jongler’’ les avances de ces hommes avec beaucoup d’esquive.
Dites-moi ma fille ; combien de temps allez-vous ‘’jongler’’ ces prétendants et esquiver leurs avances ? Tôt ou tard vous serez le centre d’un clash, et non seulement vous aurez péché, mais votre patronne préférera vous radier plus tôt que de perdre des clients importants à cause de vous.
D’ailleurs, pour parer à ces inévitables désagréments avec les clients, la plupart des tenanciers et tenancières de bar-maquis renouvellent leur équipe de serveuses chaque trimestre et semestre. Ce qui signifie que, malgré la ‘’joie’’ que vous procure ce boulot, vos mois sont comptés.
Au regard de toutes ces réalités évoquées, je vous suggère donc d’économiser en réduisant vos charges familiales de 40%, marcher dans la crainte de Dieu, prier pour qu’il vous donne mieux, et enfin, avec vos économies, réaliser un projet important (concours administratif, commerce, PMEetc.).
Résultat : vos parents continueront à venir à l’église puisque vous êtes toujours en contact avec l’argent ; les femmes du département de votre église seront également heureuses de constater que vous n’êtes plus serveuse d’alcool, et le Seigneur sera certainement ravi de vous voir faire un boulot saint. Vous aurez ainsi réussi une unanimité parfaite avec les trois plus grandes familles d’un chrétien : sa famille biologique (les parents) sa famille ecclésiastique (les fidèles de l’église) et sa famille Divine (Dieu le père).